Malala Yousafzai, 17 ans, vient de recevoir le Prix Nobel de la Paix. Ce prix prestigieux récompense le combat de celle dont la vie a basculé, le 9 octobre 2012.
Le 11 octobre, c'est la Journée Internationale des filles. Car dans de nombreux pays, les filles sont moins bien traitées que les garçons. Eux ont des droits qui sont refusés aux filles. Elles sont moins nourries, mariées de force, victimes de violences, privées de soins... et d'école. On estime à 65 millions le nombre de filles qui n'ont pas le droit d'aller en classe sur la planète.
Au Pakistan (Asie), une adolescente lutte depuis ses 11 ans pour défendre l'éducation des filles : Malala Yousafzai.
Le 9 octobre 2012, elle a failli mourir après une attaque des talibans [islamistes qui imposent les règles les plus dures de la religion musulmane]. Pour eux, les filles n'ont pas besoin d'être éduquées. Grièvement blessée à la tête, Malala a été soignée en Angleterre, où elle vit désormais. Depuis, elle est devenue le symbole mondial de la lutte pour les droits et l'éducation des filles.
Elle vient de recevoir le Prix Nobel de la Paix, une récompense très importante, qui va porter sa voix et son combat encore plus haut. Elle partage ce prix avec l'Indien Kailash Satyarthi, qui se bat aussi pour faire respecter les droits des enfants.
En 2013, Malala avait accordé une interview au JDE.
Comment allez-vous à présent ?
Je suis restée dans le coma plusieurs jours. Et Dieu m'a donné une nouvelle vie. J'ai l'impression que je viens de naître à nouveau. Je vais bien maintenant et j'irai de mieux en mieux.
Vous avez reçu de nombreux prix. Sont-ils importants pour vous ?
Rien d'autre n'est important pour moi que l'accès à l'éducation des femmes et à leurs droits élémentaires [de base].
Comment nos lecteurs peuvent-ils vous soutenir ?
Ils peuvent me soutenir en faisant connaître ce droit à l'éducation, en utilisant votre journal. Ils peuvent aussi utiliser les autres moyens dont ils disposent pour diffuser leur message aux enfants qui ne sont pas conscients de l'importance de l'éducation. On peut en trouver partout dans lemonde.
Quel métier voudriez-vous faire plus tard ? Comment voyez-vous votre avenir ?
Mon père et ma mère voulaient que je devienne médecin. Mais les talibans ont restreint [diminué] les droits des enfants et en particulier ceux des femmes de Swat [sa région]. Je me suis levée pour défendre les enfants et les femmes de mon pays. J'ai commencé à me battre pour mes droits et les leurs. Et depuis, j'ai abandonné le rêve de devenir docteur. J'ai décidé d'entrer en politique et de travailler pour les gens de ma région et de mon pays. C'est mon rêve maintenant de devenir une femme politique, pour mieux les servir.
Les enfants français ne mesurent pas toujours la chance qu'ils ont de pouvoir aller à l'école... Que voudriez-vous leur dire ?
Je voudrais leur dire qu'ils devraient remercier Dieu des millions de fois pour cette magnifique chance qu'ils ont. Parce qu'il y a de nombreux pays et régions dans le monde où aller à l'école n'est qu'un rêve pour les filles et les garçons. Ils ne devraient pas sous-estimer cette chance et faire de leur mieux pour l'humanité et pour le monde.
Propos recueillis par Anne Ducellier
(Article publié le 10/10/14 par JDE: http://www.jde.fr/articles/show/id/3220)
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